lundi 16 septembre 2013


VNF, Canal du Midi : les preuves d’incompétence et de mensonge s’accumulent

 

C’est avec un infini plaisir que je reprends ci-après l’intégralité de « l’Avis de la Batellerie » du 15 Septembre 2013, dépêche de l’Association des Transporteurs Fluviaux du Midi. J’ai enfin pu trouver un écho à ce que je maintiens maintenant depuis plus de 4 ans et surtout, un écho à ce que je maintenais quant à l’existence de l’épidémie du chancre depuis bien plus longtemps que ce que pouvait dire les Voies Navigables de France. Ce ne sont plus des promeneurs ou des habitants qui apportent des preuves, mais il s’agit de professionnels de la batellerie.

 

Les photos ont été prises à Capestang en Juin 2012 lors de travaux de Veolia.

 

AVIS DE LA BATELLERIE

Du 15 Septembre 2013

 

Dépêche de l’Association des Transporteurs

Fluviaux du Midi

 

LA BATELLERIE BOUC ÉMISSAIRE DE VNF

 

Midi Libre en son édition du 31 Août 2013 reprend une fois de plus des allégations calomnieuses de Voies Navigables de France relatives à l’épidémie du chancre coloré qui ravage les platanes du Canal du Midi.

Largement diffusée par la presse depuis que VNF a rendu publique « sa » déciuverte en 2006 du « premier foyer d’infection », la thèse de cette Administration en charge des rivières et canaux, et donc du transport fluvial, incrimine les bateaux comme principaux agents propagateurs de la maladie. La batellerie est présentée comme principale responsable et par là même, coupable de méfait. Une batellerie dont le moins qu’on puisse dire est que son Administration de tutelle, en dépit de grandioses déclarations d’intentions livrées par ses services de propagande, ne fait rien pour lui faciliter la vie, mais une batellerie qui se souvient que c’est vers 1985 que le personnel d’une entreprise d’élagage venue de Marseille, constatant la présence du chancre coloré sur les platanes du canal, avait aussitôt alerté un représentant des services de navigation. Si l’on se fie à la vérité officielle de VNF qui date de 2006 le constat de « premier foyer d’infection », il n’aura fallu qu’une petite vingtaine d’années pour que la précieuse information parvienne au sommet de la hiérarchie administrative. S’agit-il d’une performance ? Sur cette question, les contribuables sollicités avec grande insistance pour aider volontairement au financement du gigantesque chantier de replantation, n’ont d’autre pouvoir que  celui de s’interroger.

Si l’on peut émettre quelques suppositions sur le rôle des bateaux dans la propagation de l’infection, il est un certain nombre de certitudes indubitables. Parmi celles-ci, le fait que les épareuses infligent régulièrement écorchures et estafilades aux troncs et racines des platanes. L’usage de ces engins a débuté sur le canal sensiblement à l’époque où fut constatée, mais négligée, la présence du champignon pathogène. La mécanisation du travail d’entretien se développe au rythme de la montée du technocratique mépris pour les métiers d’éclusier et sa graduelle mise au rencard. Des insectes, dont le tigre du platane, peuvent, comme le vent ou les oiseaux, transporter des spores du mortel champignon. Le grand vecteur de la maladie est bel et bien l’eau. Navigant sur l’eau, les bateaux peuvent bien évidemment participer, quoi que beaucoup plus modestement que les engins terrestres, à la propagation de la maladie. Il faut retenir que si les bateaux sont parfois amenés à s’amarrer aux arbres c’est par pénurie des dispositifs d’amarrage dont la responsabilité incombe à VNF. Et lorsqu’en navigation, les bateaux viennent à frotter les racines, c’est encore de la responsabilité de l’Administration responsable de l’état des berges.

VNF reconnaît du bout des lèvres quelque incidence des épareuses dans le développement de l’épidémie, mais il est un détail d’importance sur lequel le silence est demeuré jusqu’à présent de rigueur. De même qu’un certain nombre de riverains, les bateliers savent, pour l’avoir vu de leurs yeux, qu’une tranchée profonde de 1,20 et large d’une cinquantaine de centimètres fut creusée au long du canal pour la mise en place, dans les années 1998-1999, de la fibre optique. La machine excavatrice taillait dans le vif les racines rencontrées au travers de sa route, passant d’arbres contaminés à arbres sains sans la moindre attention. Bien sûr, cela se passait avant l’officielle découverte du problème, datée de 2006. Où lé crédulité vacille, c’est quand on sait qu’une tranchée certes de dimensions plus modestes mais taillant les racines avec le même soin, fut réalisée pour des aménagements du port de Capestang en Juin 2012.  

 

VOUS FOUTEZ-VOUS DE NOUS ?

 

C’est de cette belle manière que commençait, à l’intention de la Convention Nationale, une célèbre adresse signée le 28 Novembre 1792, an Premier de la République Française, par les braves sans-culottes de la rue Mouffetard. Les agissements de VNF quant aux platanes du Midi appellent à la reprise, légèrement retouchée, du titre de ce judicieux document. Car « Vous de Nous vous Foutez » peut-on lancer à VNF, lorsque par vos mélodramatiques messages radiophoniques vous tentez d’apitoyer le quidam ordinaire afin de lui soutirer quelques deniers destinés, prétendez-vous, à sauver un canal. Ce n’est en réalité qu’un label commercial qu’il s’agit de conserver. Pour le seul profit d’une poignée de multinationales de l’industrie touristique. Aucunement pour le bien vivre général des habitants du pays ni d’aucune contrée de la planète Terre. De cela vous vous foutez éperdument. Vous entretiendriez sinon, comme il se doit, les voies navigables au lieu de déclasser par mauvaises économies de précieux canaux, laissant même crouler de vétusté ceux que vous déclarez « magistraux ».

 

MêmeLa Poste est mise à contribution dans cette scandaleuse chasse au fric. On a vu des agents venir au bord du canal pour fourguer aux touristes des timbres pro-platanes alors même que faute de personnel la fréquence des courriers perdus  en cours d’acheminement est en constante augmentation. Pour que le marketing estampillé UNESCO ne tombe pas à l’eau, VNF inonde le public de ses larmes de crocodiles, en vue de croquer le financement d’un funeste ravalement de façade.

 

L’épidémie de chancre coloré aurait dû  être l’occasion d’effacer la lourde erreur que fut l’implantation massive de platanes sur les rives du canal, sous le règne de Napoléon III. En tel nombre ces arbres se sont avérés une calamité pour le lit du anal de par la trop lente décomposition de leurs feuilles mortes, les micro-organismes qui s’en nourrissent sur les territoires d’origine n’ayant pas accompagné l’importation des deux spécimens dont descendent la plupart des platanes aujourd’hui présents en Europe. Une aussi étroite parenté est extrêmement propice à favoriser toutes sortes d’épidémies. Il est à noter que les feuilles ne sont pas nuisibles seulement à la navigation, les paysans riverains s’en plaignent aussi.

 

<avec ses choix de l’uniformité, le dispendieux programme d’abattage et plantation de VNF prépare les conditions de la prochaine épidémie. On pourrait  cependant à peu de frais laisser la nature faire son œuvre. Sitôt que disparaît la stérilisante présence des platanes, on voit des arbres autichtones tels que frênes, aulnes, trembles, acacias et d’autres encore, reprendre pied spontanément. Il suffirait d’éclaircir pour reboiser rapidement en rendant au canal son paysage originel.

 

Devant l’état de délabrement dans lequel se trouvent de grands axes comme les canaux du Cnetre, le canal de la Marne à la Saône où encore, parmi d’autres, le canal de St-Quentin, on ne peut éviter de penser que l’on de fout en haut lieu de la gueule d’un peuple au chômage. L’argent manque paraît-il pour le maintien en utile activité d’un transport fluvial qui est socialement 20 fois moins coûteux que le transport routier, compte tenu de la totalité des investissements, frais, accidents, etc pour chacun d’eux. Mais, prestige oblige, les Directions générales ne peuvent pas être aux petits fours et aux moulins. Et c’est bien dans le seul monde des petits fours que réside l’intérêt de peupler le Canal du Midi de ces chimères que sont les coûteux  @Platanor, clones à puces RFID.

 

ATFM

Associations des Transporteurs Fluviaux du Midi

 

Nota : épareuse = débroussailleuse, broyeuse, faucheuse

 

Ce témoignage et ce document rejoignent de nombreux autres témoignages de riverains qui avaient vu des abattages vers 1988 ou 1989, de platanes atteints du chancre coloré, platanes qui étaient repartis de leurs souches respectives et qui existaient encore il y a un an.

Toute cette comédie concernant l’épidémie a été orchestrée par les VNF pour masquer leur incompétence, à commencer par le petit chancre coloré caché dans les caisses de munitions en 1944. Tout a toujours sonné faux dans cette épidémie qui n’a en fait, que servi à masquer l’état réel des voies navigables, lesquelles sont dans un état lamentable.

Messieurs les journalistes, continuez à ne prendre de nouvelles qu’auprès de cette Administration totalement absente sur le terrain et présente pour vous mentir.

 

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