VNF, Canal du Midi : les preuves d’incompétence
et de mensonge s’accumulent
C’est avec un infini
plaisir que je reprends ci-après l’intégralité de « l’Avis de la
Batellerie » du 15 Septembre 2013, dépêche de l’Association des
Transporteurs Fluviaux du Midi. J’ai enfin pu trouver un écho à ce que je
maintiens maintenant depuis plus de 4 ans et surtout, un écho à ce que je
maintenais quant à l’existence de l’épidémie du chancre depuis bien plus
longtemps que ce que pouvait dire les Voies Navigables de France. Ce ne sont
plus des promeneurs ou des habitants qui apportent des preuves, mais il s’agit
de professionnels de la batellerie.
Les photos ont été
prises à Capestang en Juin 2012 lors de travaux de Veolia.
AVIS DE LA
BATELLERIE
Du 15
Septembre 2013
Dépêche de l’Association des Transporteurs
Fluviaux du Midi
LA
BATELLERIE BOUC ÉMISSAIRE DE VNF
Midi Libre en son
édition du 31 Août 2013 reprend une fois de plus des allégations calomnieuses
de Voies Navigables de France relatives à l’épidémie du chancre coloré qui
ravage les platanes du Canal du Midi.
Largement diffusée
par la presse depuis que VNF a rendu publique « sa » déciuverte en
2006 du « premier foyer d’infection », la thèse de cette
Administration en charge des rivières et canaux, et donc du transport fluvial,
incrimine les bateaux comme principaux agents propagateurs de la maladie. La
batellerie est présentée comme principale responsable et par là même, coupable
de méfait. Une batellerie dont le moins qu’on puisse dire est que son
Administration de tutelle, en dépit de grandioses déclarations d’intentions
livrées par ses services de propagande, ne fait rien pour lui faciliter la vie,
mais une batellerie qui se souvient que c’est vers 1985 que le personnel d’une
entreprise d’élagage venue de Marseille, constatant la présence du chancre
coloré sur les platanes du canal, avait aussitôt alerté un représentant des
services de navigation. Si l’on se fie à la vérité officielle de VNF qui date
de 2006 le constat de « premier foyer d’infection », il n’aura fallu
qu’une petite vingtaine d’années pour que la précieuse information parvienne au
sommet de la hiérarchie administrative. S’agit-il d’une performance ? Sur
cette question, les contribuables sollicités avec grande insistance pour aider
volontairement au financement du gigantesque chantier de replantation, n’ont
d’autre pouvoir que celui de
s’interroger.
Si l’on peut émettre
quelques suppositions sur le rôle des bateaux dans la propagation de
l’infection, il est un certain nombre de certitudes indubitables. Parmi
celles-ci, le fait que les épareuses infligent régulièrement écorchures et
estafilades aux troncs et racines des platanes. L’usage de ces engins a débuté
sur le canal sensiblement à l’époque où fut constatée, mais négligée, la
présence du champignon pathogène. La mécanisation du travail d’entretien se
développe au rythme de la montée du technocratique mépris pour les métiers
d’éclusier et sa graduelle mise au rencard. Des insectes, dont le tigre du
platane, peuvent, comme le vent ou les oiseaux, transporter des spores du
mortel champignon. Le grand vecteur de la maladie est bel et bien l’eau.
Navigant sur l’eau, les bateaux peuvent bien évidemment participer, quoi que
beaucoup plus modestement que les engins terrestres, à la propagation de la
maladie. Il faut retenir que si les bateaux sont parfois amenés à s’amarrer aux
arbres c’est par pénurie des dispositifs d’amarrage dont la responsabilité incombe
à VNF. Et lorsqu’en navigation, les bateaux viennent à frotter les racines,
c’est encore de la responsabilité de l’Administration responsable de l’état des
berges.
VNF reconnaît du
bout des lèvres quelque incidence des épareuses dans le développement de
l’épidémie, mais il est un détail d’importance sur lequel le silence est
demeuré jusqu’à présent de rigueur. De même qu’un certain nombre de riverains,
les bateliers savent, pour l’avoir vu de leurs yeux, qu’une tranchée profonde
de 1,20 et large d’une cinquantaine de centimètres fut creusée au long du canal
pour la mise en place, dans les années 1998-1999, de la fibre optique. La
machine excavatrice taillait dans le vif les racines rencontrées au travers de
sa route, passant d’arbres contaminés à arbres sains sans la moindre attention.
Bien sûr, cela se passait avant l’officielle découverte du problème, datée de
2006. Où lé crédulité vacille, c’est quand on sait qu’une tranchée certes de
dimensions plus modestes mais taillant les racines avec le même soin, fut
réalisée pour des aménagements du port de Capestang en Juin 2012.
VOUS
FOUTEZ-VOUS DE NOUS ?
C’est de cette belle
manière que commençait, à l’intention de la Convention Nationale, une célèbre
adresse signée le 28 Novembre 1792, an Premier de la République Française, par
les braves sans-culottes de la rue Mouffetard. Les agissements de VNF quant aux
platanes du Midi appellent à la reprise, légèrement retouchée, du titre de ce
judicieux document. Car « Vous de Nous vous Foutez » peut-on lancer à
VNF, lorsque par vos mélodramatiques messages radiophoniques vous tentez
d’apitoyer le quidam ordinaire afin de lui soutirer quelques deniers destinés,
prétendez-vous, à sauver un canal. Ce n’est en réalité qu’un label commercial
qu’il s’agit de conserver. Pour le seul profit d’une poignée de multinationales
de l’industrie touristique. Aucunement pour le bien vivre général des habitants
du pays ni d’aucune contrée de la planète Terre. De cela vous vous foutez
éperdument. Vous entretiendriez sinon, comme il se doit, les voies navigables
au lieu de déclasser par mauvaises économies de précieux canaux, laissant même
crouler de vétusté ceux que vous déclarez « magistraux ».
MêmeLa Poste est
mise à contribution dans cette scandaleuse chasse au fric. On a vu des agents
venir au bord du canal pour fourguer aux touristes des timbres pro-platanes
alors même que faute de personnel la fréquence des courriers perdus en cours d’acheminement est en constante
augmentation. Pour que le marketing estampillé UNESCO ne tombe pas à l’eau, VNF
inonde le public de ses larmes de crocodiles, en vue de croquer le financement
d’un funeste ravalement de façade.
L’épidémie de
chancre coloré aurait dû être l’occasion
d’effacer la lourde erreur que fut l’implantation massive de platanes sur les
rives du canal, sous le règne de Napoléon III. En tel nombre ces arbres se sont
avérés une calamité pour le lit du anal de par la trop lente décomposition de
leurs feuilles mortes, les micro-organismes qui s’en nourrissent sur les
territoires d’origine n’ayant pas accompagné l’importation des deux spécimens
dont descendent la plupart des platanes aujourd’hui présents en Europe. Une
aussi étroite parenté est extrêmement propice à favoriser toutes sortes
d’épidémies. Il est à noter que les feuilles ne sont pas nuisibles seulement à
la navigation, les paysans riverains s’en plaignent aussi.
<avec ses choix
de l’uniformité, le dispendieux programme d’abattage et plantation de VNF
prépare les conditions de la prochaine épidémie. On pourrait cependant à peu de frais laisser la nature
faire son œuvre. Sitôt que disparaît la stérilisante présence des platanes, on
voit des arbres autichtones tels que frênes, aulnes, trembles, acacias et
d’autres encore, reprendre pied spontanément. Il suffirait d’éclaircir pour
reboiser rapidement en rendant au canal son paysage originel.
Devant l’état de
délabrement dans lequel se trouvent de grands axes comme les canaux du Cnetre,
le canal de la Marne à la Saône où encore, parmi d’autres, le canal de
St-Quentin, on ne peut éviter de penser que l’on de fout en haut lieu de la
gueule d’un peuple au chômage. L’argent manque paraît-il pour le maintien en
utile activité d’un transport fluvial qui est socialement 20 fois moins coûteux
que le transport routier, compte tenu de la totalité des investissements,
frais, accidents, etc pour chacun d’eux. Mais, prestige oblige, les Directions
générales ne peuvent pas être aux petits fours et aux moulins. Et c’est bien
dans le seul monde des petits fours que réside l’intérêt de peupler le Canal du
Midi de ces chimères que sont les coûteux @Platanor, clones à puces RFID.
ATFM
Associations
des Transporteurs Fluviaux du Midi
Nota : épareuse = débroussailleuse,
broyeuse, faucheuse
Ce témoignage et ce
document rejoignent de nombreux autres témoignages de riverains qui avaient vu
des abattages vers 1988 ou 1989, de platanes atteints du chancre coloré,
platanes qui étaient repartis de leurs souches respectives et qui existaient
encore il y a un an.
Toute cette comédie
concernant l’épidémie a été orchestrée par les VNF pour masquer leur
incompétence, à commencer par le petit chancre coloré caché dans les caisses de
munitions en 1944. Tout a toujours sonné faux dans cette épidémie qui n’a en
fait, que servi à masquer l’état réel des voies navigables, lesquelles sont
dans un état lamentable.
Messieurs les
journalistes, continuez à ne prendre de nouvelles qu’auprès de cette
Administration totalement absente sur le terrain et présente pour vous mentir.